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En 2011, j’ai remarqué une annonce immobilière accompagnée d’une photographie dans Vlan. Ce qui m’a tout de suite frappé, c’est l’harmonie de la façade. J’ai demandé une visite à l’agence à l’issue de laquelle j’ai été découragé par l’état de grand délabrement de la maison en dépit des éléments intéressants qui subsistaient. En effet, la maison n’avait pas été modifiée depuis sa construction en 1767. C’est cet aspect qui, quelques jours plus tard, m’amena à revoir ma position et à décider de me lancer malgré tout dans l’aventure en l'achetant.

Tout de suite s’est posée la question de savoir ce que je voulais en faire car de ce choix allait dépendre toute la restauration. Je me voyais difficilement l’altérer en la rendant habitable selon les critères et les normes du XXI^e siècle, ce qui pourtant aurait été la démarche la plus logique et la plus raisonnable.

C’est à ce moment que j’ai décidé d’en faire un musée, ce qui était la seule façon de respecter son intégrité. Comme je m’intéressais déjà au mobilier ancien et que j’avais connaissance des travaux de l’historien André Noël, j’ai choisi de faire de la Blanche Maison un musée du mobilier ardennais du XVIII^e siècle. Toute la restauration a été conçue comme un cadre pour les meubles tandis que ceux-ci ont été choisis pour la Blanche Maison.

Un musée immersif consacré aux maîtres-menuisiers ardennais

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Le musée met en valeur une collection remarquable de mobilier ancien, notamment des œuvres signées des maîtres-menuisiers Scholtus, Mathieu et Chignesse. Entourés d’objets d’époque, d’ustensiles insolites et de tableaux, ces meubles racontent l’histoire intime d’un art de vivre disparu mais profondément enraciné dans la mémoire ardennaise.

La Blanche Maison, c’est en quelque sorte la fameuse douceur de vivre du XVIII^e siècle telle qu’elle a été vécue dans un village ardennais. A partir de 1714, le duché de Luxembourg, après des décennies de malheurs, passe sous la suzeraineté des Habsbourg d’Autriche et retrouve enfin la paix. Le règne de l’impératrice Marie-Thérèse, qui s’étend de 1740 à 1780, est une période prospère durant laquelle une large part de la population voit son niveau de vie augmenter. Ainsi devient possible pour beaucoup la recherche d’une meilleure qualité de vie, avec des habitations plus confortables, au goût du jour, agrémentées d’un mobilier propre à embellir le quotidien.

La muséographie se distingue par son approche immersive et incarnée : pas d’écrans ni de dispositifs numériques mais une mise en scène chaleureuse et fidèle à l’esprit du lieu où chaque pièce semble encore habitée. Le visiteur est accueilli comme un hôte et guidé à travers une véritable capsule temporelle qui le transporte au XVIII^e siècle.

Un projet patrimonial et éducatif soutenu par une fondation

La Fondation La Blanche Maison vise d’abord à pérenniser l’aboutissement d’un travail de quatorze années : désormais, tant les murs que les meubles sont protégés.

Cependant, la notion même de musée implique une transmission intergénérationnelle et une ouverture à de multiples publics. Les écoliers, les élèves, les chercheurs, les passionnés de patrimoine régional et les touristes ont à présent accès à des trésors de l'Ardenne belge en voie de disparition.

Un cadre exceptionnel à proximité du Barrage de Nisramont

Située à deux pas du Barrage de l'Ourthe, la Blanche Maison s’intègre dans un environnement naturel exceptionnel. Nisramont figure sur le tracé de nombreux circuits touristiques en Province de Luxembourg. Située au cœur de ce village bien connu des touristes, la Blanche Maison s’est évadée du XXI^e siècle pour conserver le rythme lent et noble de l’Ardenne d’autrefois.